L’INTERTEXTUALITE DANS BREVES DE SOLITUDE DE SYLVIE GERMAIN. ENJEUX ETHIQUES ET PHILOSOPHIQUES

Resumen

Les épidémies fournissent parfois le sujet d’une œuvre littéraire. C’est le cas, par exemple, de Sylvie Germain qui choisit de traiter du coronavirus dans Brèves de solitude (2021), opus considéré comme l’un des premiers romans ayant abordé cet évènement. Ce qui est remarquable dans cette œuvre, c’est surtout le fait de puiser fréquemment dans un ensemble de textes appartenant à différents genres artistiques (littérature, chanson, cinéma, arts plastiques, cinéma…) afin de communiquer une vision originale de cette pandémie. On s’intéresse ici à étudier le recours à l’intertextualité (au sens large de cette notion) dans ce roman : quelles formes d’intertextualité sont-elles employées dans ce roman ? Quels enjeux éthiques sont-ils assignés à cet emploi ? Quels enjeux philosophiques y sont-ils attribués ?  Les réponses à ces questions amèneront à révéler d’une part l’appel au changement de notre regard sur nos semblables et sur la vie. C’est à cette condition, pense l’écrivain, que serait substituée à une vision négative de l’homme et du monde, une relecture positive où fraternité, joie, poésie, appréciation du présent et réhabilitation de la sensorialité et de la sensualité, seraient des valeurs essentielles. L’on montrera d’autre part qu’à travers l’intertextualité, la romancière soutient que l’art permet non seulement de rendre la vie acceptable et belle, mais aussi de vaincre l’obscurité et l’angoisse engendrées par la pandémie.