META-ROMAN, AUTOBIOGRAPHIE ET RESILIENCE DANS LE PARFUM DES FLEURS LA NUIT DE LEÏLA SLIMANI

Resumo

Il est des fois où les romanciers entremêlent dans leurs œuvres méta-récit, autobiographie et fiction. C’est le cas du roman Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani. Celui-ci, paru en 2021, a d’une part des caractéristiques incontestables de l’écriture autobiographique. La romancière y raconte, en effet, des épisodes de sa vie, de sa famille, de ses expériences, de son pays natal, de ses voyages, etc. Cette œuvre pourrait être considérée, d’autre part, comme une longue réflexion sur ce que peut- et ce que doit être- la littérature. La mission principale de celle-ci consiste essentiellement, selon cette autrice, dans la résilience. Par le biais de l’écriture, l’écrivain pourrait se réparer, espère réinventer des univers nouveaux, possibles, et réparer ainsi le monde réel. C’est ce que semble vouloir affirmer Leïla Slimani dans ce roman. Dans le présent article, nous ambitionnons de montrer comment le méta-roman et l’écriture autobiographique sont mis au service de la conception slimanienne de la littérature et de l’art comme moyens de résilience et de libération. Dans l’esprit de cette romancière, l’écriture nécessite certes l’enfermement, l’isolement et l’introspection. Cependant, loin d’elle l’intention de recommander à l’écrivain et à l’artiste de s’enfermer de façon égoïste dans leur monde personnel. Au contraire, cet acte d’isolement devrait favoriser méditation et maturation, conditions nécessaires pour toute création littéraire ou artistique. Grâce à cette réclusion, l’auteur-démiurge essaie d’abord de se réparer, d’assumer ses blessures, puis de militer pour arracher ses semblables à toutes sortes d’injustice. Ainsi, Leïla Slimani se veut-elle une médiatrice entre le passé et le présent, entre l’Orient et l’Occident…

Mots clés : Leïla Slimani; écriture ; résilience; réparation de soi; réparation du monde.